I
Loin, vers l’infini, s’étendent
Les grands près marécageux.
Pas un seul oiseau ne chante,
Dans les arbres secs et creux.
Ô terre de détresse !
Où nous devons sans cesse piocher, piocher !
II
Dans ce camp morne et sauvage,
Entouré de murs de fer,
Il nous semble vivre en cage
Au milieu d'un grand désert.
Ô terre de détresse !
Où nous devons sans cesse piocher, piocher !
III
Bruit des pas et bruit des armes,
Sentinelles jour et nuit.
Et du sang, des cris, des larmes,
La mort pour celui qui fuit.
Ô terre de détresse !
Où nous devons sans cesse piocher, piocher !
IV
Mais un jour dans notre vie,
Le printemps refleurira,
Libre alors, ô ma patrie !
Je dirai tu es à moi.
Ô terre enfin libre !
Où nous pourrons revivre, aimer, aimer !